Yes, vegan !

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Arrêter de manger de la viande et courir plus vite, plus loin, plus longtemps ? Yes, we can !
Deux visions sur un même problème : pourquoi manger de la viande tous les jours, alors même que rien ne vous y oblige ?

De quoi ça parle ?
1. Lorsque Scott Jurek, champion américain d’ultra-marathon, remplace un peu par hasard son McChicken contre des tacos aux haricots rouges bio, il remarque que ses performances sportives s’améliorent. Pourtant réticent aux discours éco-responsables de certains de ses amis, il se met tout de même à expérimenter en cuisine, jusqu’à mettre au point des recettes originales bourrées de protéines végétales et de légumes croquants. Résultat : loin de s’atrophier, ses muscles gagnent en résistance et il devient un des King de l’ultra.
2. C’est aussi par un concours de circonstances heureux que Rosa B. (elle tient à son anonymat), va elle aussi glisser vers le côté végétarien de la Force. Incitée par sa colocataire à tenter l’expérience no aminals in my plate, Rosa se plonge dans la vie des bêtes d’élevage, pour constater qu’elle est loin d’être rose, justement, et que d’autres choix sont possibles, voire franchement souhaitables.

Qui sont les héros ?
1. Conçu sous forme d’autobiographie, Jurek a l’intelligence d’insérer des recettes entre les chapitres, de même que des conseils pour coureurs aguerris prêts à se lancer dans l’ultra-trail en se gavant de pois chiches. On le suit dans ses entrainements de malade tout en se baladant de course en course à travers la Vallée de la Mort, les ruines de Corinthes, le Mont-Blanc …
2. Chez Rosa, c’est d’abord sur un blog qu’elle tente d’imposer ses visions. Avec un dessin qu’elle-même juge approximatif, elle met en scène des dialogues fictifs entre animaux et humains, entre activistes et rétrogrades, sans jamais oublier de se moquer d’elle-même. C’est drôle, et aussi un peu consternant lorsqu’elle confronte deux logiques faites pour ne pas s’entendre : protéines animales ou protéines végétales, comment choisir sans se dédire?

Pourquoi on aime ?
1. Parce que pour une fois, un vrai sportif d’élite nous montre que oui, il est possible d’atteindre des sommets sans manger du poulet. Il suffit de regarder les photos de ses cuisses (si, si, regardez-y de plus prêt, ça en vaut la peine) pour se demander s’il n’est pas temps de changer sa vision de l’alimentation. En plus, Scott est plutôt sympathique, à l’américaine, avec ce sourire de winner qui a morflé et donc mérité son succès.
2. Parce que Rosa, malgré son fichu caractère, a le don de mettre le doigt là où ça fait mal : « Alors, tes parents te forcent à être végétalienne ? » « Mais non, ils me forcent à manger de la viande, qu’est-ce que je peux faire ? » En deux coups de crayon, elle nous suggère un autre regard, sans objectif sportif, simplement à l’aune du bon-sens. Et si vous ne pouvez toujours pas vous passer de viande après ces lectures, passez au moins au bio, histoire qu’il reste quelque chose de notre planète pour les suivants. (sbr)

Eat and run, Scott Jurek, éd. Guérin Chamonix, autobio, 300 p. (www.editionspaulsen.com & http://scottjurek.com)
Insolente veggie, Rosa B., éd. La Plage, bd, 172 p. (www.laplage.fr & www.insolente-veggie.com)

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Les miscellanées culinaires de Gaudry & ses amis

critiques

Conçu comme une bible gastronomique à la fois loufoque et référencée, ce méga-livre de cuisine est LE bouquin à acheter en ce début d’année.

Pour ceux d’entre vous qui aiment cuisiner en écoutant la radio, nul besoin de présenter cette émission dominicale de France Inter. Chaque semaine après la messe (de onze heures à midi), François-Régis Gaudry dresse le couvert et invite quelque expert du baba au rhum, de l’escargot de Bourgogne, du vin nature d’un village reculé. Autour du chef, son équipe d’amis cause ripailles, discute température de cuisson, compare les textures et y va de ses astuces perso pour aménager un repas digne d’un feu d’artifice.
Bébé né de la collaboration de dizaines de fadas de la bonne chère, leur livre de cuisine est un ovni à lire confortablement attablé. Son format généreux, son poids conséquent obligent le lecteur-cuistot à se poser pour feuilleter des centaines de pages fascinantes allant de l’histoire de la madeleine de Proust à la ratatouille ambitieuse exigeant le confitage individuel de chaque légume avant le mariage final. On profite des vrais conseils de grands chefs qui se sont prêtés au jeu avec un bonheur palpable, on choisit une recette, on file au marché et c’est parti !
Malbouffe et tégestophiles
Non contente de nous livrer des secrets d’Etat, l’équipe rédactionnelle – qui aime autant rire que manger – parsème son ouvrage de rubriques iconoclastes avec par exemple un hit parade de la malbouffe, l’échelle de la puanteur pour les fromages à conserver au garage, un listing de collectionneurs atypiques (les puxisardinophiles, les tégéstophiles…), une cartographie des pâtés en croûte de la République et, surtout, les meilleures adresses pour manger une vraie pizza à Naples ou une baguette à Paris.
Après ça, non seulement vous deviendrez incollable en cuisine, mais vous risquez bien de ranger tous vos autres livres au placard. Pour vous faire une idée, allez-donc guigner ces quelques extraits : http://www.franceinter.fr/evenement-on-va-deguster-le-livre-extraits
Le tout sans chichis, complètement accessible et ludique. (sbr)

On va déguster, François-Régis Gaudry et ses amis, Ed. Marabout, 336 p. (www.marabout.com)
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