Digne héritier d’une filière de romans « faciles à lire », Le liseur du 6h27 de Didierlaurent est garanti sans prise de tête. Parfait pour les grains de sable.
Les températures grimpent et, comme chaque année, vous vous demandez quels livres emporter en vacances.
Les adeptes de la lecture sur tablette vous rétorqueront que la question est devenue désuète depuis que les bibliothèques publiques s’équipent et mettent un nombre notable de ces objets au prêt, sans compter la pullulation de zones free wi-fi qui vous permettront de télécharger des centaines de milliers de mots aisément transportables.
Toutefois, pour ceux dont le poids d’un roman glissé dans la valise représente une valeur ajoutée, je recommande un bouquin très léger (dans tous les sens du terme) que vous aurez peut-être déjà aperçu dans les rayons : Le liseur du 6h27. Déjà comparé par certains éditeurs ou journalistes vénaux à des beaux coups tels que L’élégance du hérisson de Muriel Barbéry, La délicatesse de David Foenkinos ou encore à La liste de mes envies de Grégoire Delacourt, cet opuscule rassemble, de fait, les éléments qui assurent le succès : un brin de mutinerie contre le monde corrompu et capitaliste de l’édition (« Le liseur… » est au Diable Vauvert, un hasard ?), un personnage principal dont peu saisissent la grandeur d’âme, une histoire d’amour originale.
Ceux qui ont lu les textes auquel on le compare comprendront qu’il ne s’agit pas là d’un monument littéraire. La surabondance d’adjectifs et une quête de style palpable irritent. Mais pour peu que vous soyez en quête d’un prétexte pour lézarder au soleil avec, entre les mains, quelque chose de mieux qu’un Musso ou un Dan Brown – et de beaucoup moins bien qu’un Proust, alors lancez-vous. Il ne vous en coûtera que 217 pages et à peu près autant de grammes à transporter dans vos bagages. (sbr)
Le liseur du 6h27, Jean-Paul Didierlaurent, éd. Au Diable Vauvert, 217 p., www.audiable.com